Depuis le début du millénaire, Grenoble a connu une transformation significative de son marché du travail. Autrefois dominée par l’industrie lourde et le secteur manufacturier, la ville a progressivement diversifié son économie. L’essor des technologies de l’information et de la communication ainsi que des énergies renouvelables a attiré de nombreux jeunes diplômés et entrepreneurs.
Cette mutation a aussi entraîné des changements dans les compétences recherchées et les types d’emplois disponibles. Les secteurs de la recherche et de l’innovation, par exemple, sont devenus des piliers de l’économie locale, favorisant des collaborations entre universités, start-ups et grandes entreprises.
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Plan de l'article
Les transformations sectorielles et technologiques du marché du travail à Grenoble depuis 2000
L’aire grenobloise, comprise dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, a connu une véritable révolution économique depuis le début des années 2000. La désindustrialisation a laissé place à une tertiarisation accrue, avec une part croissante de l’emploi dans les services et les technologies de pointe.
Les principaux pôles économiques de l’aire grenobloise se déclinent ainsi :
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- Le Grésivaudan : spécialisé dans l’informatique et l’électronique, illustré par des entreprises telles que STMicroelectronics et Soitec.
- Saint-Marcellin Vercors Isère, Pays Voironnais et Grenoble-Alpes Métropole : concentrés sur les matériels électriques, avec des acteurs majeurs comme Schneider Electric, Legrand et Trixell.
- Matheysine et Bièvre Isère : axés sur la fabrication et la réparation de machines et équipements, représentés par SIGEDI et Fresenius.
- Cœur de Chartreuse : proéminent dans la métallurgie et les industries chimique et pharmaceutique, avec Paturle Aciers en tête.
- Bièvre Est, Oisans, massif du Vercors et Trièves : diversifiés dans l’extraction de minerais, les industries du bois, papier et imprimerie, ainsi que la fabrication de textiles et chaussures, où la Société d’impression sur étoffe du Grand-Lemps se distingue.
Les institutions emblématiques comme le CHU Grenoble Alpes, employant 10 000 salariés, et l’Université Grenoble Alpes, avec 3 100 enseignants-chercheurs et 3 700 agents administratifs et techniques, jouent un rôle central dans le dynamisme de la région. La recherche et le développement (R&D) se positionnent comme un secteur clé, représentant 19 % de l’emploi salarié privé, tandis que l’industrie, malgré la désindustrialisation, en occupe encore 22 %.
En 2017, l’aire grenobloise comptait 342 000 emplois, dont 64 % concentrés dans la métropole, 10 % dans le Grésivaudan et 10 % dans le Pays Voironnais. Face à ces transformations, la région continue de s’adapter et de se réinventer, renforçant ainsi son attractivité et sa compétitivité.
Les impacts des crises économiques et sanitaires sur l’emploi grenoblois
L’aire grenobloise n’a pas été épargnée par les crises économiques et sanitaires de ces dernières années. Entre 2011 et 2019, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 27%, selon les données de l’Insee et de l’Urssaf-Acoss. Depuis 2017, une légère amélioration s’est fait sentir avec une diminution de 4% des demandeurs d’emploi.
Les données compilées par l’AURG (Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise) dans son rapport ‘Nos données en image’ montrent une fluctuation du marché du travail. La crise financière de 2008 a laissé une empreinte durable, accentuée par les récentes perturbations liées à la pandémie de Covid-19. Les secteurs les plus touchés ont été ceux liés à l’hôtellerie-restauration et au commerce de détail, tandis que la santé et le numérique ont mieux résisté.
Année | Demandeurs d’emploi | Variation annuelle |
---|---|---|
2011 | 50 000 | +3% |
2015 | 60 000 | +4% |
2019 | 63 500 | +1% |
2021 | 61 000 | -4% |
Les mesures de soutien mises en place par le gouvernement ont permis de limiter les dégâts, mais les défis restent nombreux. La formation et la reconversion professionnelle apparaissent comme des leviers majeurs pour accompagner les travailleurs dans cette transition. La capacité d’adaptation des entreprises grenobloises et la résilience de leurs salariés seront déterminantes pour surmonter ces épreuves.
Les perspectives d’avenir et les nouvelles dynamiques du marché du travail à Grenoble
Nouvelles orientations et secteurs porteurs
La région grenobloise, malgré les défis rencontrés, affiche des signes de dynamisme grâce à des orientations stratégiques et sectorielles. Le numérique et la recherche et développement continuent de jouer un rôle central. Le CHU Grenoble Alpes, avec ses 10 000 salariés, demeure le plus gros employeur de l’aire grenobloise, suivi de près par l’Université Grenoble Alpes qui compte 3 100 enseignants-chercheurs et 3 700 agents administratifs et techniques.
Économie présentielle et attractivité
L’étude menée par le laboratoire Pacte de l’Université Grenoble Alpes, sous la direction de Magali Talandier, met en lumière le concept d’économie présentielle. Cette approche se concentre sur les activités économiques liées à la présence des habitants et des visiteurs, une dynamique fondamentale pour les territoires en quête de résilience.
Développement des pôles de compétitivité
Grenoble et ses alentours se structurent autour de pôles de compétitivité sectoriels :
- Informatique et électronique : Le Grésivaudan, abritant des sociétés comme STMicroelectronics et Soitec.
- Matériels électriques : Grenoble-Alpes Métropole, Saint-Marcellin Vercors Isère, avec des entreprises telles que Schneider Electric, Legrand et Trixell.
- Fabrication et réparation de machines : Matheysine, Bièvre Isère, avec des acteurs comme SIGEDI et Fresenius.
Ces pôles constituent des moteurs de croissance pour la région, renforçant son attractivité et sa capacité à attirer des talents et des investissements.
L’avenir du marché du travail à Grenoble repose sur cette diversité sectorielle et l’innovation, soutenues par des institutions académiques et des entreprises de pointe.